HEC et lArt : lArt au service de la formation des futurs dirigeants
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Dune part, les élèves HEC multiplient les événements culturels au travers des nombreuses associations (Talents avenir, Festivart, club théâtre, musique, ciné-club, Festival Shamrock, etc.). Dautre part, des enseignements spécifiques ont été mis en place dès 1985 avec la création de loption « Culture et Communication », première formation au management culturel dans un établissement denseignement supérieur de gestion en France. En février 2002, la création de la spécialisation, "Management des Arts et de la Culture" conforte limplication du campus ; loption devient une spécialisation à part entière à HEC. Cette spécialisation intervient dans le cursus après deux années de formation générale au management et une année en entreprise. Pluridisciplinaire, cette majeure aborde toutes les dimensions du management appliqué au secteur des arts et de la culture de façon à former de « véritables managers culturels ». Le champ couvert inclut : patrimoine et arts plastiques, spectacle vivant, édition de livres et filière de lécrit, édition de phonogrammes et filière son, cinéma, audiovisuel (radio et télévision), et nouvelles technologies de diffusion (filière numérique et internet). Des professeurs permanents du campus animent ces cours dédiés et spécialisés et ont publié en commun, "Le Management des Entreprises Artistiques et Culturelles" Economica, collection Gestion. La Majeure (spécialisation) « Management des Arts et de la Culture » est animée par Yves Evrard, professeur au département marketing du Groupe HEC, co-président de lAIMAC (Association Internationale du Management des Arts et de la Culture) et Deputy Editor de lIJAM (International Journal of Arts Management). Léquipe pédagogique est composée de membres du corps professoral permanent du Groupe HEC : Christian Cauvin, Nicole Ferry-Maccario, Alain Keravel, Laurent Maruani ; des maîtres de conférences : Alain Busson, Olivier Silhol ; ainsi que de très nombreux intervenants extérieurs exerçant des responsabilités professionnelles dans le secteur artistique et culturel. Enfin, une expérience nouvelle a débuté en octobre 2000 avec linauguration, sur le campus, de lEspace dart contemporain HEC. Déjà expérimenté dans de prestigieuses institutions américaines, Berkeley, Austin ou encore Yale, ce concept d « Espace d'art contemporain » constitue "une première", s'agissant d'une Grande Ecole française. Cette expérience inédite n'aurait pu voir le jour sans l'engagement de Paul Dini, un ancien de lEcole, collectionneur passionné, ancien président de l'Association des Anciens HEC et de la Fondation HEC. Créateur et amateur dart Paul Dini a récemment offert 400 toiles de sa collection au Musée de Villefranche-sur-Saône afin que celui-ci puisse ouvrir ses portes. Pour diriger la programmation de son espace dart contemporain, HEC sest adressé à des professionnels de l'art, Bernard Zürcher, historien, galeriste à Paris, vice-président du Comité professionnel des galeries d'art (CGA) en collaboration avec un artiste, Daniel Firman, qui assure la scénographie des différentes manifestations et la coordination des résidences dartistes. Deux types de manifestation d'une durée moyenne de six semaines constituent les principes de base de cet Espace dart contemporain. Les expositions se déroulent dans un espace modulable d'une superficie totale d'environ 800m², aménagée dans le "Hall d'honneur" ; les interventions peuvent éventuellement gagner le parc. Parallèlement, les expositions sont accompagnées de tables rondes et de rencontres avec les artistes présents. Pour compléter le dispositif un site web permet de lier les activités de l'Espace d'art contemporain HEC avec celles des différents partenaires et d'informer les divers publics. L'art actuel, lié à la dématérialisation accélérée des échanges, définit ses propres risques et ses propres investissements. Il confère une identité subtile, invente des pratiques relationnelles inusitées. Mais il manifeste avant tout un esprit d'engagement, d'indépendance et de liberté. C'est dans cet esprit que l'Espace d'art contemporain HEC souhaite remplir les conditions d'une interface entre "l'entreprise de création" et la création d'entreprise. Il permet aussi d'introduire une dimension nouvelle : l'économie de l'art, forme particulière de la "nouvelle économie". De nouvelles perceptions de lart contemporain se développent et, cest ainsi quil trouve sa place dans la formation de nos futurs dirigeants, au service de la créativité et, du management en général. A ce propos, Bernard Ramanantsoa, Directeur Général du Groupe HEC, déclare : « Les talents du leader renvoient, à plusieurs disciplines. Pour anticiper les changements auxquels ils seront confrontés, il faut que dores et déjà les futurs dirigeants puissent construire eux-mêmes leurs grilles danalyse. Pour cela, il leur est indispensable de disposer de plusieurs perspectives : économiques et juridiques bien sûr, mais il ne faut pas oublier lhistoire, la littérature, la sociologie et même lart - cest dans cette perspective quHEC a lancé lespace dart contemporain aujourdhui soutenu par la Deutsche Bank. Dans cette démarche, il sagit non pas de « culture générale » mais de sensibiliser les élèves à la création, cest-à-dire à des conceptions inhabituelles. Il sagit aussi de leur faire rencontrer de jeunes artistes afin de les confronter à dautres modes de réflexion. Contrairement à quelques discours circulant, les humanités ne sont pas et seront encore moins demain des valeurs darrière garde. La compétence essentielle du leader, sa raison dêtre sociale, restera laptitude à la décision, mais dans un environnement qui risque dêtre demain encore moins maîtrisable quaujourdhui. » Les réalisations La première exposition, INTERSECTION 1 : intime / anonyme, qui sest tenue en automne 2000, a ouvert un programme, ou d'un point de vue éditorial une "collection" qui a pour titre intersection. INTERSECTION 1 : intime / anonyme a présenté des uvres de Joël Bartoloméo, Sarah Dobai, Anne Durez, Daniel Firman, Philippe Hurteau, Sarah Jones, Jean-Luc Moulène, Valérie Mréjen, James Rielly, Beat Streuli, Djamel Tatah, Xavier Veilhan. Bernard Zürcher, commissaire de lexposition, présentait cette première exposition ainsi : « Les uvres occupent des secteurs définis par artiste, mais invitent à des connexions et à des relations transversales. Intersection : pour signifier que le spectateur s'arrête puis repart dans l'une des directions proposées, empruntant des voies aussi réelles que la vie même. Dans l'univers contemporain du recyclage perpétuel des images, l'uvre d'art, plus ready-made que jamais, à l'intersection de l'uvre de l'esprit et du bien de consommation, offre aujourd'hui une résistance appropriée aux effets parfois pervers de la globalisation. Par certains aspects, l'art actuel se rapproche de "l'art de vivre" des magazines, en ce qu'il fait tomber des images à caractère privé dans le domaine public. Certaines expériences mises en uvre par les médias peuvent troubler, comme ces célèbres émissions de type « Bigbrother » ou, sur le Net, le projet hereandnow.net, dans l'Ohio, qui épie par webcam interposée la vie quotidienne d'une dizaine de personnes de la salle à manger à la salle de bain. Cependant, l'uvre d'art ne se satisfait pas d'un voyeurisme banalisé qui fait image de tout. Au lieu de consolider les apparences, elle organise à sa manière les éléments du réel. Elle oblige ainsi le spectateur à suivre les représentations d'une scénographie de l'intime, ouvrant le champ d'une proximité où ce qui ne regarde personne devient performance et fait "événement". » Au printemps 2001, Daniel Firman a été le premier artiste en résidence sur le campus. Artiste plasticien, il utilise des objets du quotidien pour ses créations. Dans le cadre de cette résidence, il a imaginé deux espaces et deux ensembles dobjets identiques. Il a tout dabord conçu et réalisé sa propre installation dans son espace. Puis, la seconde cellule a été mise à disposition des étudiants et du public pour réaliser leurs propres uvres. Les spectateurs ont alors été confrontés à lacte de création et lartiste est devenu un guide. Des débats et des rencontres ont également été organisés par lassociation délèves HEC « Talents Avenir ». Daniel firman sexplique : « Depuis quelques
années, je mintéresse particulièrement au phénomène
des auto-constructions, dont le corps comme repère dans lespace,
a structuré un grand nombre de mes travaux. Plus récemment
et principalement avec le projet « usual
globality », je développe dans cette continuité
une réflexion sur laction du corps et son psychisme engagés
quotidiennement. En loccurrence, ce projet propose de réunir,
dassembler des objets de manière aléatoire pour générer
une structure stable, sans fixation aucune, en utilisant uniquement les
propriétés spécifiques de chaque objet et les lois
de la pesanteur que chacun dentre eux subit. La multiplicité
des objets permet un nombre possible de propositions, selon sa propre
perception et appréhension de lobjet dans un rapport immédiat
de construction. Ce projet consiste à expérimenter, à
appréhender spatialement avec le corps une construction indéfinie
et modulable. Cest dans ce sens que je propose « usual globality
», où jinvite les étudiants, le personnel et
le public à participer en détail ou globalement à
lélaboration dune construction autonome. Ce projet
participe à la définition du double, du multiple, du clonage
: il se présente sous la forme de deux espaces distincts et identiques,
positionnés face à face et dans lesquels on retrouve le
même nombre dobjets également identiques. Dans lun
des deux espaces, je propose une construction définitive comme
un modèle potentiel, reconductible ou transformable dans lespace
réservé à linteraction des étudiants,
du personnel, plus largement du public, où ces derniers peuvent
librement intervenir, globalement ou en partie, et ainsi générer
leur propre processus de construction mobile. Ce qui divise ces deux espaces
identiques, cest limmobilisme et le mouvement, mais aussi
linteraction individuelle comme collectif non programmé.
Les formes arrondies des cellules proposent un plan sans discontinuité.
Sur le sol, transformé en un vaste tapis rouge, tapis dhonneur,
se bâtit dun point de vue critique, un agglomérat dobjets
usuels, industriels, qui participent à la culture transversale
du monde. Le projet prend évidemment en compte sa situation contextuelle,
lécole HEC, et lon trouve sur une vidéo une
sélection des personnalités importantes dans le monde, qui
sont passés sur le campus. Ce projet ne veut présenter aucune
forme aboutie, encore moins virtuose, mais simplement expérimentale
comme un espace ouvert à léchange, au ludique, à
la fiction. » |